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Message  liquidus Lun 25 Fév - 9:38

  • Pour téléchargé la suite du rapport en forma PDF :

http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084000041/0000.pdf


Rapport de la Commission pour la libération de la croissance française


Sous la présidence de Jacques Attali


© XO Éditions, La Documentation française, 2008.


EN RÉSUMÉ

Le moment est venu…

Ceci n’est ni un rapport, ni une étude, mais un mode d’emploi
pour des réformes urgentes et fondatrices. Il n’est ni partisan,
ni bipartisan : il est non partisan.

Ceci n’est pas non plus un inventaire dans lequel un gouvernement
pourrait picorer à sa guise, et moins encore un concours
d’idées originales condamnées à rester marginales. C’est un
ensemble cohérent, dont chaque pièce est articulée avec les
autres, dont chaque élément constitue la clé de la réussite du tout.

Il part d’un diagnostic de l’état du monde et de la France ; de ce
qu’il faut changer, de ce qui peut l’être, et de la façon de mettre
en oeuvre la réforme. Avec une double conviction : d’une part, les
Français ont les moyens de retrouver la voie d’une croissance
forte, financièrement saine, socialement juste et écologiquement
positive. D’autre part, tout ce qui ne sera pas entrepris dès main-
tenant ne pourra bientôt plus l’être.

Mesurée strictement par le PIB, la croissance est un concept
partiel pour décrire la réalité du monde : en particulier, il n’intègre
pas les désordres de la mondialisation, les injustices et les
gaspillages, le réchauffement climatique, les désastres écologiques,
l’épuisement des ressources naturelles… La croissance
de la production, cependant, est la seule mesure opérationnelle
de la richesse et du niveau de vie disponible, permettant de
comparer les performances des différents pays. Par ailleurs,
cette mesure est fortement corrélée avec l’innovation technologique,
indispensable au développement durable et à la réalisation
d’autres objectifs de développement (santé, éducation,
services publics, etc.).

Le monde change à très grande vitesse

Le monde est emporté par la plus forte vague de croissance
économique de l’histoire, créatrice à la fois de richesses
inconnues et d’inégalités extrêmes, de progrès et de gaspillages,


à un rythme inédit. L’humanité en sera globalement bénéficiaire.
La France doit en créer sa part.

Cette croissance économique n’est pas une abstraction. Elle
peut et doit concerner toutes les dimensions du bien-être, et
d’abord celle de la liberté réelle qui permet à chacun, quelle que
soit son origine, de trouver ce pour quoi il est le plus doué, de
progresser dans ses connaissances, dans sa situation professionnelle,
dans ses ressources et celles de sa famille, de réussir
sa vie et de transmettre son savoir et ses valeurs. Réciproquement,
la croissance économique se trouve renforcée par cette
liberté et les initiatives qu’elle permet. La croissance économique
n’entraîne pas systématiquement la justice sociale, mais elle lui
est nécessaire : l’enrichissement n’est pas un scandale, seule
l’est la pauvreté.

Plus de 100 pays dans le monde ont aujourd’hui un taux de
croissance de leur Produit intérieur brut (PIB) supérieur à 5 %.
L’Afrique elle-même, comme l’Amérique latine, croissent à plus
de 5 % par an. La Chine connaît des taux supérieurs à 10 %
depuis plusieurs années, l’Inde la talonne, à près de 9 %, l’économie
russe se rétablit avec 7 % de croissance, la Turquie affiche
des taux de 11 % et ouvre à nos portes un immense marché où
les deux tiers de la population ont moins de 25 ans. Les puissances
détentrices de rentes peuvent croître et investir grâce à la
hausse du prix des matières premières.

L’avenir réserve au monde un potentiel de croissance plus
considérable encore : des progrès techniques majeurs s’annoncent,
venus du Sud comme du Nord ; la population mondiale va
augmenter de 3 milliards de personnes en moins de 40 ans et un
énorme capital financier est disponible. Si la gouvernance politique,
économique, commerciale, environnementale, financière
et sociale de la planète sait s’organiser, la croissance mondiale
se maintiendra très durablement au-dessus de 5 % par an.

En Europe, certains pays profitent
de cette vague, d’autres s’y préparent

Même si l’Europe croît aujourd’hui moins de deux fois moins
vite que la moyenne mondiale, et moins vite que la moyenne de


l’Organisation de coopération et de développement économique
(OCDE), même si sa démographie est sur une pente déclinante,
l’Europe n’a aucune raison de rester à la traîne. Même si elle n’a
pas à opérer le rattrapage dans lequel sont engagés les autres,
elle doit lancer d’immenses d’investissements pour bénéficier
des bouleversements technologiques à venir et rattraper le
rythme du reste du monde. De fait, certains pays de notre continent
s’y préparent mieux que d’autres : l’Allemagne a modernisé
la partie orientale du pays, dynamisé son marché du travail et sa
formation, développé des industries nouvelles, comme les énergies
renouvelables. Le Royaume-Uni s’est engagé durablement
dans la réforme de son système scolaire et de son réseau de
santé, et dans la valorisation de son industrie financière.

L’Italie, le Portugal, la Grèce et plusieurs nouveaux États
membres ont eux aussi mené des réformes courageuses, pour
contrôler leurs dépenses publiques, moderniser leur administration,
et mieux recruter leurs agents publics. L’Espagne a oeuvré
pour l’accès de tous à la propriété du logement, dans une
économie en quasi plein-emploi. La Suède a réorganisé son
administration en agences et a développé la concurrence entre
divers prestataires de services publics. Le Danemark a bâti un
modèle efficace, concurrentiel, solidaire et flexible, accordant
une attention prioritaire à l’éducation, à la recherche, au dialogue
social et au plein-emploi. La Finlande est devenue un leader
mondial dans la compétitivité, grâce à une politique efficace de
recherche et d’innovation. Tous ont compris l’urgence qu’il y a à
accueillir des étrangers pour combler leurs lacunes démographiques
et pour développer des innovations.

La France a de nombreux atouts

La France dispose d’atouts exceptionnels pour attirer à elle
les bénéfices de ce mouvement mondial et pour retrouver une
croissance forte : la natalité la plus élevée d’Europe, un
système d’éducation et de santé de haut niveau, des infrastructures
modernes, des entreprises créatives, une vie intellectuelle
et associative dynamique. Elle est la première destination
touristique de la planète, le deuxième exportateur au monde de


produits agricoles et agroalimentaires, le quatrième fournisseur
de services. Ses équipements routiers, aéroportuaires,
hospitaliers et de télécommunications comptent parmi les plus
performants du monde. Certaines entreprises françaises sont
parmi les premières mondiales et plusieurs marques ont un
rayonnement planétaire dans des secteurs clés pour l’avenir :
aéronautique, nucléaire, pétrole, gaz, pharmacie, travaux
publics, construction, banque, assurances, traitement de l’eau,
téléphonie, services informatiques, agroalimentaire, esthétique,
luxe, tourisme.

Enfin, le pays a la chance d’appartenir à un continent aux
richesses immenses, dont la paix, l’harmonie et la stabilité sont
garanties par l’Union européenne avec laquelle la France
réalise 60 % de ses échanges commerciaux, et par l’euro, qui
devient, grâce à sa stabilité une monnaie de réserve mondiale.

Pourtant, la France prend du retard

Malgré ces atouts, la France n’a plus depuis 2000 qu’une
croissance moyenne de 1,7 % par an. Parce que depuis 20 ans,
elle n’a pas su se réformer.

N’ayant pas abandonné un modèle hérité de l’après-guerre,
alors efficace mais devenu inadapté, la France reste très largement
une société de connivence et de privilèges. L’État réglemente
toujours dans les moindres détails l’ensemble des
domaines de la société civile, vidant ainsi le dialogue social de
son contenu, entravant la concurrence, favorisant le corporatisme
et la défiance. Alors que notre époque requiert du travail
en réseau, de l’initiative et de la confiance, tout se décide encore
d’en haut, tout est contrôlé dans un climat de méfiance générale.

Les dépenses publiques françaises sont les plus élevées de
tous les pays de l’OCDE et augmentent encore plus vite que la
production. Bien que les impôts soient les plus forts d’Europe,
le déficit budgétaire se maintient depuis plus de quinze ans audessus
de 3 % du PIB, et les intérêts de la dette absorbent à eux
seuls les deux tiers de l’impôt sur le revenu.

Les conséquences de ce conservatisme général sont catastrophiques,
en particulier pour les jeunes. Même si chaque


Français produit encore 5 % de plus par heure travaillée qu’un
Américain, il produit 35 % de moins que lui au long de sa vie
active. La rente est triomphante : dans les fortunes foncières,
dans la collusion des privilégiés, dans le recrutement des élites.
Seules 5 000 entreprises ont plus de 250 salariés. Trop peu
d’universités françaises sont prises au sérieux dans le monde.
Trop peu de chercheurs travaillent sur les sujets d’avenir, et la
compétitivité baisse : depuis 1994, la part des exportations françaises
dans les exportations mondiales décroît régulièrement.

Les inégalités sont plus criantes que jamais : 50 000 jeunes par
an, soit environ 6 % d’une génération, proportion considérable,
sortent du système scolaire avant la terminale. Seuls 52 % des
enfants d’ouvriers obtiennent leur baccalauréat, contre 85 % des
enfants de cadres supérieurs. Moins de la moitié des enfants des
classes populaires passent le bac général, alors que c’est le cas
de 83 % des enfants des cadres supérieurs, qui occupent ensuite
l’essentiel des places dans les grandes écoles. 150 000 jeunes
sortent chaque année du système scolaire sans qualification. La
France compte à la fois plus de 2,5 millions de chômeurs, et plus
de 600 000 emplois non pourvus. Le chômage des jeunes, scan-
dale absolu, constitue la preuve de la faillite d’un modèle social :
il s’élève en moyenne à 22 % et grimpe jusqu’à 50 % dans
certains quartiers. Plus de un million de personnes doivent
survivre avec le Revenu minimum d’insertion (RMI, soit
441 euros brut pour une personne seule sans enfant) et seuls
338 800 d’entre eux sont inscrits à l’Agence nationale pour l’emploi
(ANPE), dont la prise en charge du chômage est de moins en
moins efficace. Les jeunes, les femmes, les seniors trouvent
particulièrement mal leur place dans l’économie.

Le déclin relatif a commencé

Au total, en 40 ans, la croissance annuelle de l’économie française
est passée de 5 % à 1,7 % l’an pendant que la croissance
mondiale suivait le chemin inverse. Alors qu’elle était encore en
1980 la quatrième puissance mondiale en PIB et la huitième en
PIB par habitant, la France n’est plus aujourd’hui que la sixième
en PIB et la dix-neuvième en PIB par habitant. Le déclin relatif


peut entraîner un déclin absolu : la prospérité de la France (donc
des Français) n’est pas un acquis.

De plus, si rien n’est fait, la dette publique représentera 80 %
du PIB en 2012 et 130 % en 2020. Et même s’il faut, pour la juger
valablement, la comparer à la valeur des actifs, la charge du
remboursement qui pèsera sur les contribuables de demain sera
le triple de celle qu’ils assument aujourd’hui. De plus, compte
tenu des évolutions démographiques, le maintien des taux
actuels de remplacement des retraites est compromis : la part
des dépenses de retraites dans le PIB devrait passer de 12,8 %
aujourd’hui à 16 % en 2050.

Aussi, si le pays ne réagit pas fort et vite pour un retour à une
croissance durable, les enfants d’aujourd’hui vivront beaucoup
moins bien que leurs parents : le déclassement du pays et la
prolétarisation des classes moyennes en seront les premières
manifestations.

La croissance peut revenir pour tous

Une croissance économique forte peut revenir pour tous en
France. Elle suppose la conjugaison de différents facteurs :
une population active nombreuse et dynamique, un savoir et
des innovations technologiques sans cesse actualisés, une
concurrence efficace, un système financier capable d’attirer
du capital, une ouverture à l’étranger. Elle passe aussi par une
démocratie vivante, une stabilité des règles, une justice
sociale. Elle exige la tolérance, le goût du risque, le succès, le
respect pour l’échec, la loyauté à l’égard de la nation et des
générations à venir, la confiance en soi et en les autres.

Plus de croissance économique entraînera des progrès concrets
pour chacun des Français, qu’il appartiendra à chaque majorité
politique de distribuer selon ses choix. Un point de croissance
du PIB en plus pourrait signifier chaque année par
exemple, tout à la fois, 500 euros de pouvoir d’achat en plus par
ménage, 150 000 créations d’emplois supplémentaires, 90 000
logements sociaux de plus, 20 000 enfants handicapés scolarisés,
20 000 places d’hébergement d’urgence créées en plus
pour les sans-abri, la généralisation du Revenu de solidarité


active pour les allocataires du Revenu minimum d’insertion, une
augmentation de moitié des moyens de la recherche sur la santé
et les biotechnologies, le doublement de notre aide au développement,
et 4 000 euros de dette publique en moins pour chaque
citoyen, le tout sans alourdir les impôts ni aggraver le déficit.

Cela exigera le courage de réformer vite et massivement

La France peut y parvenir. Dans un délai raisonnable. Elle en
a les moyens. Pour cela, elle doit réapprendre à envisager son
avenir avec confiance, sécuriser pour protéger, préférer le
risque à la rente, libérer l’initiative, la concurrence et l’innovation.
Elle doit changer de vitesse. Un pays trop lent se désintègre
: il ne peut plus financer les solidarités nécessaires à toute
société. Un pays trop lent s’appauvrit : ses concurrents lui
ravissent l’une puis l’autre de ses parts de marchés, c’est-à-dire
ses opportunités de richesse. Un pays trop lent perd confiance
en l’avenir puisqu’il ne se donne plus les moyens de le
préparer. Un pays trop lent se désole et recule : il vit sous l’emprise
de la peur, il voit partout des menaces où les autres voient
des chances. Le monde avance, la France doit croître. . .......

liquidus
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